mercredi 7 mars 2012

Belle bavante en direction du refuge de Tête Rousse

Départ matinal ce mercredi 6 mars, pour le refuge de Tête Rousse: Nous sommes à l'aube au parking du Crozat, skis au pieds à 6h35. Jérôme s'est levé à 3h pour être à 5h10 à Albertville. La journée va être longue !
Premier passage un peu "scabreux": la courte descente sous le chalet de l'Are à 1770m, par le sentier d'été, pour prendre pied sur le glacier sur la langue terminale. Descente pentue, en neige dure, avec les peaux de phoque ou à pied, ça réveille !
Deuxième passage "tendu": l'accès au 2ème étage du glacier, à 2060m. Pendant ma rando au col de Tricot, fin janvier, j'avais repéré que ça semblait passer assez bien en rive droite:

Et bien ... c'est passé certes, mais à pied ! Sous les 15 cm de neige fraîche poudreuse, le fond dur ne permettait pas d'avancer sereinement, même avec les couteaux, car la pente est plus soutenue qu'il n'y paraît au 1er "rat mort".
Seb au pied de la pente
 
Troisième passage un peu malsain: les 40 m de la "2ème moraine". Courte mais raide, et exposée plein sud, cette pente a beaucoup chauffé pendant le week-end dernier, avant la chute de neige de lundi, et sous la couche de fraîche, on trouve rapidement 80 cm environ de vieille soupe mal regelée. A skis, il faut "couper la pente" et ça ne me plaît pas trop, donc je tente le coup à pied, tout droit dans la pente. Je creuse une véritable tranchée sur 10 m et me retrouve bloqué par un rocher (et donc un trou tout autour) sous la couche de neige molle. Craignant de disparaitre tout entier dans cette épaisse couche de neige, je rechausse les skis. Il ne reste plus qu'une quinzaine de mètres à gravir, mais je commence à trouver cette pente vraiment pas accueillante du tout ! Je redescends. Les copains ont déjà commencé à enlever les peaux de phoque et à s'équiper en configuration "descente", Seb évoque le col de Tricot en guise de lot de consolation, Jean Louis se voit déjà de retour dans son canapé, une bonne bière à la main ! Mais à ce moment, les renforts arrivent: nous sommes rejoints par 3 randonneurs qui ont le même objectif que nous:
 
On discute un peu, et ils décident de tenter de monter à skis. Mètre après mètre, et en douceur, le 1er tasse la neige et nous fait une belle trace. Il est passé. Les copains recollent les peaux de phoque, Jean Louis remet sa bière à plus tard, on est repartis !
Jérôme sur la crête de la moraine: c'est raide
 La suite, c'est que du bonheur: 700 m de montée au soleil, en pente douce, le long des séracs du glacier de Bionnassay.
Seb traverse la moraine pour rejoindre la combe, en rive droite du glacier

Jérôme et Jean Louis devant le couloir N-E de la Pointe Inf. de Tricot (que nous avions skié le 13/03/2009)
Nos renforts nous font la trace !

A gauche l'Aiguille du Goûter, à droite, l'Aiguille de Bionnassay



Nous arrivons sur le plateau glaciaire, à 3050 m, aux environs de 13h. L'horaire prévu est explosé, je suis vidé, en panne sèche, à l'arrêt, à l'agonie, 2 semaines sans rien faire, ça se paie cash !
Il reste 120 - 130 m à monter pour accéder au refuge. Jérôme est encore derrière moi, et la pente d'accès (raide) est orientée plein sud. Je sors donc l'argument massue: "et si on gardait un peu de jus pour se faire bien plaisir à la descente ?" Pour Jean Louis c'est une évidence qui tombe sous le sens, Jérôme sera forcément d'accord quand il nous aura rejoint. Seb râle un peu (il adore râler) mais il est très minoritaire dans cette histoire !
Nous pique-niquons donc une nouvelle fois à quelques encablures seulement de notre objectif, cette fois face à l'Aiguille de Bionnassay:

S'ensuit une longue et splendide descente !

On constate au passage que les séracs n'ont pas bougé, ils sont toujours là:

Enfin, une photo pour Lionel:

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