dimanche 29 avril 2012

Frissons sur le Guiers

Samedi 28 avril: vent d'enfer à Chamonix où nous étions montés pour (entre autres choses) faire courir la Truffe. Impossible ! A côté du parking de la médiathèque, les arbres dansent la rumba. La Truffe ira courir en bas, sur les chemins autour des lacs des Ilettes, à côté de Sallanches.


Le samedi soir Météo France annonce un temps exécrable sur tous les départements rhônalpins: nuages gris et pluie. Nous allons donc nous coucher sans avoir rien préparé, ni les sandwichs du pique nique, ni les vêtements, ni le matériel rangé à la cave !
Dimanche matin, 8h30: j'ouvre un oeil. Horreur, le ciel est bleu ! Branle-bas de combat ! Véronique qui est debout depuis longtemps se dépêche de sortir la Truffe pendant que je déjeune, puis je charge le fourgon pendant qu'elle rassemble ses affaires et de quoi manger. A 11h nous quittons Passy, direction Le Pont de Beauvoisin, où coule le Guiers, séparant la Savoie et l'Isère. C'est la seule rivière du secteur qui soit à notre portée et qui présente un niveau d'eau supérieur à 1m (les rivières de l'Ain - Albarine et Séran - sont entre 70 et 30 cm !). Ce dimanche 29 avril 2012, sur le Guiers, à l'échelle de Belmont Tramonet, il y avait 1,35 m (essentiellement grâce à la fonte des dernières neiges en Chartreuse ?).
Le 29/04 à 14h: 1,35m
J'avais lu un article du Canoë Kayak Magazine n°220, agrémenté de belles photos de Paul Villecourt, qui présentait le Guiers comme "la rivière la plus tranquille de Savoie". En fait, sur cette section de 15 km entre Le Pont de Beauvoisin et St Genix sur Guiers, il y a tout de même 2 portages obligatoires: le 1er au barrage hydro-électrique de Romagnieu, et le 2nd au rapide de l'autoroute, "aussi beau que dangereux où l'eau a creusé de méchants siphons" ! Mais c'est une rivière de classe II, donc les difficultés sont encore très modérées. D'ailleurs tout un chacun peut venir louer des canoës, de mai à septembre.
Arrivés sur place, nous avalons nos salades sur des tables de pierres, au bord de la rivière, à l'ombre des arbres. Le Pont de Beauvoisin est un vieux bourg et sa traversée par la rivière "ne manque pas de charme" paraît-il. Mais à la sortie du village, il y a un petit barrage, avec une passe à canoë en rive droite, et aujourd'hui, il y a trop d'eau: ça rappelle au pied du barrage, et la passe à canoë est à 2 doigts de déborder !
Le barrage à la sortie du Pont de Beauvoisin: rappel + branches

L'eau déborde presque de la passe à canoë, qui ne semble pas très large !
Nous nous contenterons donc d'embarquer sur une petite plage de sable fin, 20m en aval:

14h17, canoë gonflé, gilets de sauvetage enfilés, pagaies à la main, nous embarquons, et tout de suite se présente le 1er rapide. Je pagaie un peu trop fort, et avec la vitesse, le nez du bateau tape dans les vagues et fait gicler un peu d'eau. On dirait Eric Tabarly dans les 40èmes rugissants !
Le courant nous pousse continuellement et les "rapides" s'enchainent. Malheureusement, j'ai loupé le passage des fameuses falaises de molasse, la caméra était arrêtée et le passage est très court ! Il faudra donc revenir pour les filmer ! La rivière est assez sinueuse et il y a souvent des arbres et des branches dans le courant, à l'extérieur des courbes. Heureusement, le "haut" niveau d'eau nous permet toujours de couper les virages par l'intérieur et d'éviter ces obstacles.
Seul petit regret: la couleur de l'eau. C'est la fonte des neiges et l'eau est loin d'avoir la clarté et la limpidité du Gardon !
Sur ce passage, je touche les cailloux en pagayant. Il ne doit pas y avoir plus de 30 ou 40 cm de fond. S'il y avait moins d'eau (20 ou 30 cm de moins) la rivière serait sûrement moins large et nous serions obligés de naviguer beaucoup plus dans le courant, parfois encombré de branchages et de rochers.
Ensuite, à hauteur du camping des 3 lacs, nous arrivons au Gué d'Avaux, un seuil de 60-70 cm de haut, qui passe bien en rive gauche (complètement à gauche).
Un peu plus loin se présente le barrage de Romagnieu, où nous testons notre petit chariot à roues, très pratique pour faire rouler le canoë, quand le chemin est suffisamment large et pas trop escarpé !
Le débarquement est obligatoire et très facile


Le barrage hydro électrique de Romagnieu
Nous remettons le canoë à l'eau pour une section assez courte jusqu'au rapide de l'autoroute. Là aussi le débarquement est obligatoire, signalé par un panneau accroché sur un câble tendu en travers de la rivière. Par contre, la rive (droite) est un peu abrupte et prendre pied sur la terre ferme n'est pas simple. Hisser le bateau (5m de long) au milieu des branches, puis le porter sur un petit sentier qui se faufile entre les arbres n'est pas non plus une partie de plaisir. Nous avons même été obligés sur quelques dizaines de mètres, de porter le canoë au-dessus de nos têtes, pour passer entre les arbres à main gauche, et une clôture de barbelés à main droite.
Le rapide est véritablement impressionnant:
Le rapide 100m en amont du pont de l'autoroute




Le portage est long, jusqu'au pont de l'autoroute où se trouve un second rapide tout aussi énorme. On cherche un endroit pour remettre à l'eau. J'en trouve un beaucoup plus loin, à 600 m environ, accessible par un petit sentier qui longe la rivière, sur lequel on ne pourrait pas "faire rouler" le bateau. En fait, je trouverai plus tard, en revenant avec la voiture, qu'on aurait pu utiliser un bon chemin, puis le bas côté de la route (qui passe tout près) puis un nouveau chemin large pour "charrioter" le canoë.
En rouge: le sentier en amont du pont, devient chemin large en aval
Il semblerait qu'il y ait une autre solution: remettre à l'eau tout de suite après le 1er rapide pour passer fissa en rive gauche et venir débarquer quasiment sous le pont (mais là il faut surtout pas se rater sinon c'est Glou-Glou bonjour la tasse, et même la Grosse Tasse !) et là il y a un chemin évident et qui semble bien plus court.

Mais bon, il est 16h30, Véronique est épuisée, on a 1h30 de route pour rentrer, on jette donc l'éponge ici, à 4 ou 5 km de St Genix. Un peu de stop, un peu de marche et je rejoins en moins de 45 minutes le fourgon garé sur le parking à l'entrée du Pont de Beauvoisin, à 6.5km.
D'après l'article du magazine, il y a une très jolie section (de 6km en classe II) navigable sur cette rivière, sans portage, un peu plus en amont, entre les gorges de Chailles et le pont SNCF de Pont de Beauvoisin. Ce pourrait être une bonne idée pour un week-end, en l'ajoutant soit à l'ancien lit du Rhône ("ambiance amazonienne"), situé un peu plus au Nord, à quelques kilomètres, soit au lac d'Aiguebelette, à 15 km à l'Est.


samedi 14 avril 2012

Monsieur Nez Froid et Madame Joues Rouges en canoë dans les Gorges du Gardon

Il ne fallait pas la rater. La seule et unique journée de beau temps pendant cette semaine de vacances de Pâques. C'était dans le Midi, et c'était le samedi 14 avril.
Deux rivières nous intéressent: L'Argens et Le Gardon. Après consultation de la météo, des cotes données par Vigicrues, et un coup de fil à un ami, il ressort que l'Argens pourrait bien être encore encombrée de branchages et d'arbres couchés par la dernière crue (de 2010 je crois). Sur le Gardon, il y a juste assez d'eau, la météo n'annonce pas d'orages cévenols, c'est parti direction Nîmes, Uzès, et Russan, point de départ des Gorges.
D'après le serveur de données hydrométriques temps réel, le 14 avril entre 11h et 17h, il y avait dans le Gardon, à l'échelle de Russan:
1 mètre d'eau,
et 8 puis 7m3
 

A noter qu'en été, les gorges sont à sec. La seule section navigable est alors les 8km entre Collias et le pont du Gard (Remoulins).
Nous garons le fourgon le vendredi soir au bord de l'eau à 300 m du pont de Russan. Minestrone bio et pâtes aux cèpes, et zou sous la couette pour une nuit confortable sur un vrai matelas. Lever vers 8h:

Trop dure la torture du soleil dans les yeux !
Petit déjeuner copieux, rangement du matériel de camping, préparation du bateaux, gilets, pagaies, casse croûte pour midi, retour du fourgon sur le parking derrière l'église. L'église de Russan est située en bas du village, au niveau du pont, et une pierre, posée au-dessus de la porte marque le niveau atteint par le Gardon lors de la crue de 2002. Bref, à 11h, nous voilà partis.

Le départ et le 1er "mini rapide de schtroumpf" en vidéo.
Celui-là était simplissime, tout droit, juste assez d'eau, pas d'obstacle, parfait pour rassurer Véronique. Nous marquons un petit arrêt rapide dans le contre-courant en rive droite, histoire de jeter un dernier regard sur le pont de Russan. Les rapides suivants ne seront pas tous aussi faciles !

Nous entrons dans les gorges du Gardon
Visiblement, en février 2011, il y avait plus d'eau, et plus de courant aussi.

Je n'ai malheureusement pas filmé TOUS les rapides, quelques uns ont échappé à ma vigilance, et notamment le 2ème qui était un peu plus technique, il a fallu slalomer un peu entre les cailloux, mais dans un courant toujours faible, où on manoeuvre facilement.

Ici, on ne peut pas vraiment parler de "rapide", c'est juste une légère accélération du courant, sans obstacle ni virage, on admire le paysage.

Le rapide suivant est déjà un poil plus technique: la veine d'eau (nous avons opté pour celle de la rive gauche) est étroite, et la rivière décrit une courbe à gauche, avec un rocher dans le virage. Le passage demande un peu d'attention et de réactivité.

Ici, autant lâcher le morceau tout de suite: nous avons eu une petite frayeur. Ca démarre par un échouage en bonne et due forme, sur un banc de galets au milieu de la rivière, suite à un mauvais choix: j'ai misé sur la rive droite, peut-être que ça passait mieux à gauche, mais rien n'est moins sûr. Echouage sans conséquence, il y a 10 cm d'eau et peu de courant. Pendant que je tire le canoë sur 1 mètre ou 2, je jette un coup d'oeil rapide sur la suite: ça ne semble pas plus difficile que le passage précédent: à 100 m de là, 2 rochers avec un peu d'écume. Erreur ! Nous aurions dû profiter de ce que nous étions tankés sur les galets pour aller voir de plus près à quoi ressemblait vraiment ce rapide: en réalité il y a une petite déclivité (50-60 cm) qui pourrait se sauter en rive droite si ce n'était le manque d'eau (15 ou 20 cm au plus donc un risque élevé de rester coincé en équilibre précaire sur le bord du rocher dans une situation délicate). En rive gauche court un filet d'eau. Et au centre, dans l'axe, je repère ce qui de loin ressemble à un entonnoir et que je vise donc tout naturellement. Effectivement, c'est bien la veine d'eau où passe le courant principal donc à priori tout va bien. Sauf que cet entonnoir n'est pas droit. Il forme un coude vers la droite, avec un beau rocher sur la gauche, et quand je m'en aperçois, il est trop tard pour faire demi-tour ! Heureusement, le courant nous pousse assez fort, le bateau gonflable est solide tout en possédant une relative souplesse et le choc est bien absorbé par les boudins. On en est quitte pour une simple frayeur et un gros juron !! Ensuite, c'est Nicolas Hulot au milieu des poissons !

Pour le passage suivant, j'ai volontairement coupé le son car ce fut un de ses moments (heureusement fort rare pour nous !) où le canoë mérite son surnom canadien de "divorce boat" !! Aucun danger, aucune difficulté ici, sauf que nous entrons par la veine d'eau de droite et que soudain, suite à une question de Véronique ("et là on va où ?" qui m'a un peu fait penser aux célèbres "elle est où la piste ?" de ma mère quand on skiait par temps de brouillard, c'était il y a 30 ans !!!), je me suis dit que peut-être nous serions mieux à gauche ! C'est simple, il suffit de traverser. Oui MAIS ! Entre 2 veines d'eau (au centre donc), que fait le courant ? Et bien, il est moins rapide, on peut l'assimiler à un contre-courant ! MAINTENANT je le sais ! Et qu'est ce qui se passe quand on met le nez du bateau dans un contre ? Et bien le bateau part en tête à queue ! Surtout quand on ne s'y attend pas et que ce n'est pas volontaire. Nous avons donc effectué un très joli 360°, heureusement sans conséquence car là encore, pas d'obstacles, peu de courant et rivière large. Et nous nous sommes retrouvés dans la veine d'eau de gauche. Je pense qu'en ballet on aurait pu avoir une assez bonne note de style !

Après une rapide pause casse-croûte, nous passons vers 14h sous le Pont St Nicolas. Nous avons parcouru 13 km. Il en reste 11 jusqu'à Collias. Là encore une pierre a été scellée, en rive droite, à 2m au-dessus de la route (donc au-dessus du pont) pour marquer la crue de 2002.
Aujourd'hui il n'y a plus que 2 archers pour défendre le pont !!
J'ai aussi "oublié" de filmer le rapide suivant. Pourtant il mérite d'être signalé, et surtout reconnu ! C'est un rapide en forme de S avec une 1ère courbe vers la droite puis une seconde moins marquée vers la gauche. La 1ère passe bien, sans encombre. Par contre la 2nde est + compliquée. La veine d'eau principale part sans aucun doute vers la droite. Mais elle ne semble pas très large, bordée de gros rochers, et surtout j'ai l'impression qu'elle présente un virage assez prononcé ! Il y a aussi une petite veine d'eau en rive gauche (à l'intérieur de la courbe), vraiment étroite, mais sans doute suffisante. Devinez ce qu'on a fait ? Gauche - droite - gauche - droite - hésitation et hop, une nouvelle fois échoués au milieu, sur des rochers, avec de l'eau à mi-mollet et tout de même un peu de courant dû à une pente un peu marquée. J'ai tiré le bateau jusqu'au rivage à gauche, sans difficulté.

Les 2 derniers rapides furent une simple formalité, en ligne droite ... Véronique n'était plus trop rassurée, donc nous avons débarqué et repéré à chaque fois la meilleure trajectoire.
Voici le premier.

Et voilà le second:
Plus joli que l'Ardèche ?
En action, dans la photo !

Nous passons ensuite au pied d'une maison "troglodyte" construite littéralement dans la falaise:

Puis nous avons du lutter contre le vent sur l'interminable planiol crée par le barrage de Collias où nous avons débarqué sur le coup de 17h.
Ici, je remercie chaleureusement le couple (et leur chienne croisée griffonne) qui nous a très gentiment proposé de ramener Véronique à Russan pour récupérer le fourgon. Ils ont fait un aller-retour Collias - Russan - Collias (où il devaient dîner) juste pour rendre service. Un geste que nous avons beaucoup apprécié.

dimanche 8 avril 2012

Ca y est, on peut dormir dedans !!!

Dimanche 8 avril: je viens de terminer la construction du lit dans le fourgon ! Ca doit faire environ 1 mois que j'y travaille, en fin de journée après le boulot, les week-ends (quand je ne suis pas au ski).
Logiquement, j'ai commencé par le plancher: 2 couches d'isolant mince + une planche d'agglo de 2 cm d'épaisseur. Au total ça fait 4 cm. J'ai agrafé les isolants (isofeutre 1 mm et xlbulles) sur un châssis (en 2 parties) fabriqué avec des tasseaux de 9 mm, assemblés eux aussi à l'agrafeuse.
Les châssis en tasseaux de 9 mm

Agrafage du XLBULLES pendant que la Truffe prend le soleil

Pose des 2 morceaux du châssis XLBULLES

Pose du 1er morceau d'isofeutre

Le 2nd morceau d'isofeutre arrive

C'est mesuré pile-poil !

Isolant de sol posé !
Ensuite, gros boulot: découper la planche d'agglo (2m x 1,60m) aux dimensions intérieures, et la faire entrer dans le fourgon (en 1 seul morceau alors que les châssis étaient en 2 parties chacun, ce qui faisait 4 morceaux au total) et attention, SANS marcher sur les châssis ! Interdiction stricte de monter dans le fourgon ! Finalement, avec Véronique, on y est arrivé sans faire trop de dégâts: juste 2 petits trous dans l'isofeutre.
Encore une fois c'est pile-poil !

2 cm d'isolant + 2 cm de "plancher"

Il y a aussi la petite planche fine laissée par l'ancien proprio.

Ensuite en guise de "paroi de séparation" entre la cabine et l'arrière, j'ai assemblé des planches de parquet "extra-larges" en Pin des Landes, 23 mm d'épaisseur, 20 cm de large ! Puis j'ai fixé au sol 8 "pieds de lit" de 62,5 cm de haut, en fait c'était 4 poteaux d'1m25 que j'ai sciés en 2. Pour camoufler les passages de roues, j'ai utilisé des tablettes en sapin massif (18 mm d'épaisseur) et j'ai mis des charnières sur la planchette du haut, pour pouvoir l'ouvrir et ainsi les utiliser aussi comme coffre de rangement pour des petites bricoles, des chiffons ...
Je visse le 8ème et dernier "pied de lit"
Cinq grosses planches, découpés aux bonnes dimensions, solidement vissées sur ces "poteaux" serviront de support au sommier.
Au sol, c'est un tapis, une sorte de "moquette goudronnée", laissée par l'ancien propriétaire, et qui protègera bien la planche d'agglo

La table de camping et les chaises se glissent entre le lit et les sièges avant
Ne manque plus que le sommier
 J'ai à la cave un lit complet, avec de grandes lattes de 140 cm. Zou, un coup de scie et hop, voilà 24 lattes de 70 cm. Je n'en utiliserai que 19 pour nous faire un "sommier coulissant" (afin de pouvoir accéder aux affaires rangées tout au fond):
Le sommier en configuration "1 place"
En configuration "2 places"

Et voilà, on va pouvoir dormir "comme à la maison" !

La démonstration du passage de "1 place" à "2 places" en images.
Pour l'instant, j'ai mis mon vieux matelas 140x190, qui va sans doute être un peu difficile à plier, mais je prévois l'acquisition de 2 matelas de 70x190 qui rendront la manip beaucoup plus facile.
Voilà, le fourgon est fonctionnel et utilisable.
Il reste encore à monter les cloisons latérales et le plafond (avec l'isolation), installer des rideaux devant et derrière et ce sera pas trop mal !